Bordeaux : ville de coeur, ville de raisin !
J'ai débarqué à Bordeaux, j'avais à peine 12 ans... Des attentes longues comme le bras et un enthousiasme débordant (qui a priori ne m'a pas tant quitté que ça finalement).
J'ai vite déchanté ... Déjà on dit que Bordeaux n'est pas la ville la plus simple de France pour s'intégrer, mais alors imaginez cette intégration à 12 ans, avec un accent belge à couper au couteau et la méchanceté folle des pré-ados boutonneux remplis de plaquettes (NDLR : bagues pour les français).
J'ai pleuré tous les soirs en rentrant du collège pendant 2 ans, et puis finalement ... 20 ans après, je suis mariée à un bordelais pur jus (NDLR : ça veut dire chaussures bateau, un polo, une doudoune sans manche et un pull Saint-James sur les épaules), et je travaille dans le vin. En fait j'ai même choisi le vin pour être sûre de pouvoir rentrer à Bordeaux un jour (au-delà du fait que l'épicurisme est dans l'ADN familial depuis longtemps).
Les levers de soleil sur l'estuaire, le vignoble, ses couleurs, l'odeur de la fleur, la véraison, les saisons, les raisins que tu goutes les pieds dans les graves, les pépins que tu croques. Le Cabernet - Poivron quand la maturité n'est pas encore atteinte, le jus et la sucrosité du merlot. J'aime tout.
J'aime acheter ma bouteille chez Gabin aux chartrons, prendre des lasagnes à emporter chez Pastificio Marcellino et pédaler sur mon vélo jusqu'à mon petit péché mignon local : Panoche.
De toute façon, je dis aussi tartoche et pistoche ...